L’effondrement de la biodiversité est une réalité sur tout le territoire français, 70% de la faune sauvage a disparu depuis 1970. En Île-de-France ce déclin est plus important, ainsi on observe -45% d’oiseaux spécialistes des milieux agricoles entre 2004 et 2017 (contre 33% au niveau national). Selon le “GIEC” de la biodiversité (IPBES) c’est le changement d’usage des sols qui est la principale cause de cet effondrement. En effet, l’urbanisation ainsi que l’intensification et l’extension de surfaces agricoles conduisent au déboisement de vastes surfaces forestières et détruisent les espaces vitaux des espèces.
Dans le pays le plus urbanisé d’Europe, l’Île-de-France est la région la plus urbanisée ; les écosystèmes y sont particulièrement fragmentés, donc dégénérescents, moins résistants, et moins résilients. Concrètement c’est plus d’inondations, plus de sécheresses et de canicules, plus de difficultés à capter le CO2 et moins de biodiversité. Pour se développer et s’épanouir, les écosystèmes ont besoin d’un espace suffisant. Par exemple, sur un territoire donné, on considère qu’il faut disposer d’une surface continue de 4 hectares minimum pour le maintien d’un écosystème fonctionnel (Beninde, J. et al., 2015, Ecology letters). Un objectif difficile à atteindre en zone urbaine, pourtant on estime qu’il faut au moins 45% de nature en ville pour maintenir une stabilité environnementale (Szulczewska, B. et al., 2014, Land Use Policy). Et à l’échelle d’un quartier on parle de 30% de nature pour limiter l’anxiété, le stress et la dépression (Cox, D. et al., 2017, BioScience). Le défi est de taille poru l’Île-de-France où les zones les plus densément urbanisées le sont à plus de 80%.
Ainsi, pour se maintenir et se développer, la biodiversité a besoin d’écosystèmes fonctionnels ; et il n’est pas d’écosystèmes fonctionnels sans continuités écologiques, autrement appelées « trames » (verte pour la végétation, bleue pour l’eau, brune pour la pleine terre…).
Les services rendus par les écosystèmes sont directement liés à leur diversité et à leur abondance. Dès lors, il est urgent de préserver les continuités restantes et de renforcer les réseaux écologiques existants. Pour cela, il faut renaturer massivement nos zones urbaines denses, en portant une attention particulière à la connexion des réservoirs de biodiversité entre eux, pour enrayer l’effondrement de la biodiversité.