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Seine-Saint-Denis. Vague de surf à Sevran : le projet pourrait tomber à l’eau

Par env93wp

La Ville de Sevran (Seine-Saint-Denis) a lancé, fin février, une consultation publique sur le projet Terre d’Eaux qui comprend notamment une piscine à vague controversée.

La Ville de Sevran (Seine-Saint-Denis) a lancé, fin février, une consultation publique sur le projet Terre d’Eaux qui comprend notamment une piscine à vague controversée. (©Vague Grand Paris)

Par Dorine Goth Publié le 11 Mar 21 à 6:46 

« Le projet Terre d’Eaux et de Culture n’est pas fait. » A quelques jours du second tour des élections municipales, le maire sortant de Sevran (Seine-Saint-Denis) Stéphane Blanchet (DVG) laissait déjà entrevoir les prémices d’un rétropédalage.

Réélu, il lance ce mois-ci une vaste consultation publique au sujet du projet Terre d’Eaux et de Culture qui devrait métamorphoser le quartier Montceleux. La partie la plus controversée du projet, la vague de surf géante, pourrait bien ne plus voir le jour. 

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« Une ineptie »

La piscine à vagues, portée par les sociétés Linkcity et Crescendo devait accueillir les amateurs de surf, professionnels ou novices. Elle s’inscrit dans un projet de 32 hectares, comprenant également une base de loisirs, un écoquartier ou encore une antenne universitaire de Paris 13. « Ce projet de piscine à vagues est une ineptie », juge Francis Redon, président d’Environnement 93 et membre du conseil participatif.

« Le projet se basait sur la réutilisation d’eau pluviale. Sauf que les études montrent qu’il faudrait pomper dans la nappe phréatique et utiliser de l’eau potable pour l’alimenter. Le projet ne tenait également pas compte de l’évaporation », argue-t-il. Selon lui, l’équivalent de la consommation en eau de 3 000 logements serait utilisé chaque année. Il a déposé, en septembre 2020, un recours contre le projet. Celui-ci est toujours en cours.

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Des garanties exigées

Terre d’Eaux avait été impulsé par Stéphane Gatignon, maire de Sevran jusqu’en 2018. En juin 2020, son successeur, Stéphane Blanchet, expliquait dans un communiqué que « les terrains Montceleux sont publics et ils sont à Sevran, rien ne s’y fera sans l’accord du Maire de Sevran. »

« Des garanties et des contreparties ont été exigées par la Ville, en direction de l’Etat (Grand Paris Aménagement) et du promoteur privé du projet. Elles sont loin d’avoir obtenu toutes des réponses et j’ai la conviction qu’avec la crise que nous connaissons, nous devons redoubler d’exigence », ajoutait-il. 

Au Parisienil affirme aujourd’hui que « l’avenir de la vague est très largement questionné ». Une position, que la Ville n’a pas souhaité confirmer. « Compte tenu de la mise en place d’une concertation à partir de samedi et pour ne pas préjuger de son issue, nous ne souhaitons pas communiquer sur ce point qui n’est pas le point central du projet », explique la municipalité contactée par Actu Seine-Saint-Denis. 

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Piscine, culture maraîchère

A quelques jours de l’ouverture de la consultation, Francis Redon reste prudent. « Dans le questionnaire adressé aux habitants, des questions portent sur la vague de surf. Ca signifie que ce projet n’est pas complétement enterré », analyse-t-il.

Pour ce qui est du reste du projet, Francis Redon reste réaliste. « Sur la construction de logements, nous aurons peu de latitude », estime-t-il. Un projet de piscine se dessine également. « La Seine-Saint-Denis est déficitaire sur ce type d’équipement, c’est difficile de s’y opposer », juge-t-il. Pour autant, il souhaiterait qu’une plus grande place soit laissée à la culture maraîchère. « L’enjeu aujourd’hui c’est de ramener au plus près les productions agricoles », professe-t-il. 

 

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