La COP départementale s’est tenue en préfecture de Seine-Saint-Denis ce mardi 2 octobre 2025.
Le préfet de Seine-Saint-Denis a bien sûr tout d’abord rappelé les effets liés au changement climatique sur le territoire selon la TRACC (Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique), et une estimation de la hausse de la température de +4°C à l’horizon 2100.
Si le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) identifie les piliers essentiels à maitriser tels la gestion de l’eau, la biodiversité, l’agriculture, la forêt, deux rapports d’information de l’Assemblée nationale adoptés, par la commission du développement durable, le 5 juin 2025, puis par la commission des finances le 2 juillet 2025, considèrent que l’adaptation au changement climatique constitue toujours un angle mort des politiques publiques nationales.
Les députés de la commission développement durable considèrent la faiblesse dans l’accompagnement des élus territoriaux comme un obstacle majeur dans la mise en œuvre des politiques d’adaptation : « Malgré l’urgence de la situation, on peut légitimement s’interroger sur la capacité des services de l’État et des opérateurs à mettre en œuvre le Pnacc 3 »,
De son côté Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, souligne la singularité du département de la Seine-Saint-Denis, territoire dense, urbanisé, qui manque d’espaces naturels, qui est le plus jeune mais aussi le plus pauvre de France métropolitaine. De surcroît, 260 000 personnes âgées de 60 ans et plus vivent en Seine-Saint Denis. C’est plus que toute la population de la Nièvre. On va vivre en une génération le doublement des personnes âgées de 75 ans et plus qui, contrairement à celles qui vivent dans les Hauts-de-Seine, les Alpes-Maritimes ou à Paris, n’ont pas de résidence secondaire à rejoindre en période de canicule, qui vivent dans des logements moins bien isolés, qui ont des plus faibles ressources avec souvent des vies plus dures, plus abîmées, plus difficiles et des métiers plus pénibles. Leur vulnérabilité aux effets des crises, explique une surmortalité en Seine-Saint-Denis à chaque canicule, qui doit être au centre des mesures à mettre en œuvre.
Les actions engagées par le département de Seine-Saint-Denis, aussi bien pour la gestion de l’eau[1] que pour « Eviter l‘ingérable, gérer l’inévitable »[2] sont essentielles pour combler les lacunes du PNACC. Elles doivent être en particulier soutenues par l’Etat dans le cadre d’un appui financier et technique pour toutes les collectivités, maitrisé par une péréquation qui limitera les déséquilibres d’adaptation entre territoires.
L’Unité départementale de la DRIEAT de Seine-Saint-Denis s’appuie en grand partie sur les cartes de l’IPR pour une identification/présentation des vulnérabilités du territoire.
Les grands principes de gestion de l’eau exprimés au travers des risques antagonistes d’inondation et de sécheresse doivent rejoindre les ambitions du manifeste du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis pour nous permettre « de nous reconnecter au cycle de l’eau, d’anticiper les éventuels risques qui en découlent et de mieux les appréhender pour éventuellement s’en protéger ou s’adapter ».
En ce qui concerne la vulnérabilité de la biodiversité et des espaces naturels associées aux obligations de renaturation du territoire, en complément du MOS (Mode d’Occupation des Sols), il est aussi nécessaire de se rapprocher des travaux entrepris par la fédération FNE Île de France qui analyse plus précisément que le MOS les espaces à préserver et à renaturer grâce à l’outil « Cartovégétation »[3].
Noisy-le-Grand : la SPL SOCAREN (Société publique locale d’aménagement, de rénovation et d’équipement de Noisy-le-Grand), a présenté la ZAC de l’écoquartier de l’île de la Marne qui a permis de construire 500 logements et 5,6 hectares de parc, en zone l’aléa fort du PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation) de la Marne.
Est Ensemble : Projet du Grand Chemin.
Le projet annoncé pour une longueur de 36 kilomètres sur Est Ensemble doit permettre en particulier de participer à la renaturation et la mise en œuvre des mobilités douces.
Le territoire d’Est Ensemble est reconnu pour une carence en espaces verts avec seulement 6m2 d’espaces verts par habitant quand l’OMS conseille 12m2.
Ce projet participera très modestement à cet objectif pour 15 à 20 hectares d’espaces verts mis en œuvre à l’horizon 2030/2035.
Ekopolis.
Ekopolis est une association qui a pour but d’accélérer la mise en œuvre de pratiques durables chez les professionnels du bâtiment et de l’aménagement en Île de France.
Ekopolis est ainsi reconnue comme la seule association professionnelle francilienne s’adressant aussi bien aux maîtres d’œuvre qu’aux maîtres d’ouvrage.
Pour répondre aux nécessités d’adaptation au dérèglement climatique, Ekopolis propose colloques ou ateliers qui valorisent des opérations exemplaires favorisant un urbanisme favorable à la santé[4].
[1] https://www.environnement93.fr/wp-content/uploads/2025/10/manifeste_eaudanslaville.pdf
[2] https://seinesaintdenis.fr/ecologie-et-amenagement/environnement-ecologie-urbaine/feuille-de-route
[3] https://experience.arcgis.com/experience/073f862c940d4c4e893722f8919c04b3/
[4] https://www.ekopolis.fr/les-missions-dekopolis